Ligue des Champions de football féminin de la CAF: les forces et faiblesses des clubs du groupe B (Part.2 et fin)

 

Après avoir esquissé les forces et faiblesses de l’AS FAR de Rabat (Maroc) et des Huracanes FC de Bata (Guinée Équatoriale) dans notre dernière parution, voici le tour d’horizon des forces et faiblesses de l’AMPEM Ladies de Darkoa (Ghana) et de l’AS Mandé de Bamako (Mali).

Pour rappel, le tournoi aura lieu à San-Pedro (Côte d’Ivoire), du 5 au 19 novembre 2023.

 

Ampem Darkoa du Ghana

L’Ampem Darkoa Ladies FC du Ghana est fondée en 2009. Il a son siège dans le District municipal de Techiman au centre du pays, en Région de Brong Ahafo.

En 2016, le club remporte le championnat pour la première fois après avoir battu leurs rivales, les Hasaacas, en finale (1-0) grâce à un but de Grace Asantewaa. L’Ampem Darkoa récidive la saison suivante en disposant cette fois des Lady Strikers en finale, toujours portées par leur buteuse Asantewaa.

 

Au total, le club a remporté trois championnats de football féminin du Ghana (2016; 2017; 2022). Finalistes à trois reprises (2015; 2019; 2021), les Ladies gagnent la coupe du Ghana (2022; 2023). Elles remportent la Supercoupe du Ghana en 2017 et en 2018, mais elles sont finalistes en 2022.

C’est la première participation de l’Ampem Darkoa en Ligue des Champions de football féminin de la CAF.

 

Elles se sont qualifiées pour la Ligue des Champions à l’issu du tournoi qualificatif de l’UFOA-B en battant les championnes nigérianes, les Delta Queens (1-0) en finale. Avant cela, les ghanéennes avaient battu l’Académie Amis du Monde du Togo (4-2), l’Athlético d’Abidjan de Côte d’Ivoire (3-1) en phase de groupe et Sam Nelly du Bénin (4-1) en demi-finale. Douze (12) buts marqués contre quatre (4) sur quatre matches.

 

Les forces et faiblesses

 

Les forces de l’Ampem Darkoa Ladies FC se basent sur une mentalité offensive. Les ghanéennes sont des adeptes du 4-4-2, qu’elles convertissent souvent en 4-5-1 sur les consignes de leur technicien Joe Nana Adarkwa, mais le basique, c’est le 4-3-3. Le 4-5-1 du coach Joe se déroule avec une attaquante de pointe et un milieu composé de cinq joueuses pour assurer la défense. En plein match, le technicien ghanéen change de tactique afin de proposer des solutions surtout au moment il sort Grâce Acheampong. La formation passe d’un 4-3-3 à un 3-4-3, en renforçant le milieu de terrain. Une nouvelle tactique qui s’avère porteuse…parfois.

 

À l’AMPEM, la philosophie est de bien jouer pour gagner. Toute l’équipe joue pour trouver la vedette, la meilleure buteuse Mary Amponsah. Elle a 8 buts à son compteur au tournoi de l’UFOA-B. Amponsah a également été élue joueuse de la saison 2022-23 de la Ghana Premier League, en inscrivant 16 buts en championnat la saison dernière. Son principal atout est sa grande vitesse qui lui permet d’attaquer de loin et de s’engouffrer dans les espaces laissés par la défense adverse. Bien connues du grand public ghanéen suite à ses belles performances récentes, l’Ampem Darkoa sait gagner un match confortablement en écrasant ses adversaires pour pouvoir terminer la rencontre tranquillement. C’est dans l’ADN du club.

Au moment, Mary Amponsah et ses coéquipières sont dans leur temps fort, elles ne laissent pas la possession à l’adversaire. Elles leur font subir les assauts et tentent de crucifier les adversaires en contre. Elles réussissent parfaitement cela sur deux des quatre temps du jeu.

La qualité défensive des joueuses de derrière et le sacrifice collectif de l’équipe, en plus des miracles de Mary, permettent à la formation ghanéenne de tenir le résultat la plupart du temps.

 

Les faiblesses de l’Ampem Darkoa, c’est une défense un peu moins sereine. Même si elle est toujours très solide derrière et que la gardienne de but fait des miracles lorsque c’est nécessaire sur sa ligne.

Le club était lors du championnat national 2022-2023, particulièrement fort sur coup de pied arrêté, ce qui est un peu moins le cas aujourd’hui puisqu’il n’en a pas concrétisé suffisamment au tournoi de l’UFOA-B.

Parfois, un certain manque de créativité se situe au niveau de l’animation offensive. Ça manque d’idées dans les derniers mètres, et elles sont ainsi souvent contraintes d’envoyer les ballons dans la boîte ou de laisser Mary se débrouiller toute seule.

 

Après, l’AMPEM n’a pas une attaque assez clinique parce que toute l’équipe mise sur Mary Amponsah, laquelle trop « gouvernée » par la défense adverse, devient l’ombre d’elle-même face à des blocs bien organisés et regroupés.

 

Les Ladies sont à la LDC pour écrire une autre page de l’histoire du football féminin tant ghanéen que continental.

 

L’AS Mandé de Bamako (Mali)

L’AS Mandé est le club feminin de football le plus titré du Mali. Les Mandeka ont remporté à quatre reprises le championnat national (2017; 2021; 2022 et 2023). Elles ont gagné 5 fois la Coupe du Mali (2012; 2014; 2015; 2016; 2022), mais finalistes à deux occasions (2021; 2023).

 

L’AS Mandé, équipe au noyau de grande qualité, s’est qualifiée pour les phases finales de cette compétition continentale des meilleurs clubs africains en remportant le tournoi UFOA-A, où le club a fait face à une grande concurrence devant les Determine Girls du Libéria, le Dakar Sacré Coeur du Sénégal ainsi que les Mogwemo Queens de Sierra Leone. L’attaquante internationale virevoltante de l’AS Mandé, Oumou Koné a été la Meilleure joueuse et Meilleure buteuse avec 3 réalisations au tournoi UFOA-A et, la portière, Fatoumata Karantao dite Jlo, désignée la Meilleure gardienne de but.

 

La Ligue des Champions de football féminin de la CAF en Côte d’Ivoire sera la deuxième participation des « jaune et noir » de la commune 4 du District de Bamako, après avoir participé à l’édition inaugurale en 2021, où le club avait terminé à la 4è et dernière place du groupe A.

 

Les forces et faiblesses

 

L’une des forces de l’AS Mandé, c’est sa sagesse dans le respect des quatre temps de jeu.

Dans les zones décisives, l’AS Mandé est une équipe forte, avec de la qualité, et avec la qualité que le club a en attaque, Maïmouna Traoré, Rokia Coulibaly et Oumou Koné parviennent à décanter la situation.

 

Le duo Mariam Samaké-Oumou Traoré constitue une charnière centrale la plus redoutable du championnat national malien de ces dernières saisons et même au tournoi de l’UFOA-A, la démonstration a été parfaite.

 

L’AS Mandé sait faire mal sur coups de pieds arrêtés et sur attaques rapides.

Au niveau des forces, il faut forcément souligner la force mentale des « Mandeka » qui ne lâchent rien et peuvent tuer un match sur une attaque rapide conclue par Oumou Koné déjà à l’heure de jeu.

Autres buteuses, Aminata Dia et Fatoumata Diarra Beck, ou parfois Fatoumata Bah, protègent convenablement dans l’axe. Avec Oumou Koné, le club a une stars à jouer qui a du talent et sait lancer des attaques. Sur ce point, l’AS Mandé est toujours redoutable quand il faut aller vite vers l’avant et quand l’ailière Maïmouna Traoré est dans une bonne forme.

Deux gardiennes de but expérimentées, Sadio Sow et Fatoumata Karantao dite Jlo ont l’habitude des gros matches et, une comme l’autre a toujours répondu présent dans les perches. La preuve, l’AS Mandé ne prend pas plus de 2 buts. Cela est dû aussi aux efforts défensivement, en respectant le jeu de bloc.

 

La force des « filles » du coach Moustaph Laïco Traoré : la pression. Elles ne connaissent pas « grand » club ou « petit » club. Elles jouent. La difficulté sera de toujours conserver le même état d’esprit.

 

Passons aux points négatifs: l’AS Mandé concède beaucoup d’occasions au final, notamment parce que les deux arrières latérales sont en souffrance. Aïcha Keïta, à gauche, et Bintou Guindo, à droite, vivent souvent un calvaire face à des ailières qui vont très vite. Le 4-2-3-1 du technicien Laïco Traoré se transforme régulièrement en 4-5-1. Idéal pour contre-attaquer, beaucoup moins pour défendre. Toujours au rayon des points faibles, dans l’entrejeu, Fatoumata Diarra Beck adore quitter la zone de défense pour celle offensive et, la couverture peine à marcher.

Les « Mandeka » arriveront à leur pic de forme à San-Pedro.

L’AS Mandé revient en LDC pour passer la vitesse supérieure.

 

De Saïd Diarrassouba