
Ligue des Champions de football féminin de la CAF: les forces et faiblesses des clubs du groupe B (Part.1).
31 octobre 2023
Ils sont quatre clubs à savoir l’AS FAR de Rabat (Maroc), les Huracanes FC de Bata (Guinée Équatoriale), l’AMPEM Ladies de Darkoa (Ghana) et l’AS Mandé de Bamako (Mali) qui composent le groupe B logé à San-Pedro (Côte d’Ivoire ), du 5 au 19 novembre 2023.
Tour d’horizon des forces et faiblesses de deux des 4 clubs.
L’AS FAR de Rabat du Maroc
Les militaires sont les grandes favorites du groupe B ou encore du tournoi. Premier club de football féminin marocain à soulever le trophée de la Ligue des Champions d’Afrique devant les sud-africaines de Mamelodi sundowns, au complexe Moulay Abdellah de Rabat en 2022 alors qu’en 2021, elle avait terminé 3è, l’AS FAR signera sa troisième participation en 2023 au tournoi après celle de 2021 et de 2022.
Le club a un palmarès triomphateur. Sur le plan national, les militaires ont remporté 10 championnats ( 2013, 2014, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020, 2021, 2022, 2023). Elles ont été vice-championnes en 2015 puis, ont gagné 10 Coupes du Trône ( 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020, 2021, 2022).
Sur le continent, l’AS FAR est tenant du titre de la Ligue des champions de la CAF. Auparavant, le club, vainqueur du tournoi de l’UNAF en 2021 a occupé le troisième rang de la LDC la même année.
Les forces et faiblesses
L’AS FAR de Rabat a des caractéristiques semblables à celles de L’Olympique de Lyon (F) de France avec tout de même quelques subtilités.
Les forces principales des militaires, se trouvent dans le jeu entre les lignes. L’AS FAR développe un excellent jeu de position, avec un peu plus de verticalité et constamment des joueuses entre les lignes. Parmi elles, la capitaine Ghizlane Chebbak rayonne. Elle est capable de tout faire, de bouger sur toute la largeur, de se projeter, de faire mal dans la surface, d’allumer la cage avec des frappes lointaines, ou encore de trouver ses partenaires avec des passes fantastiques. Si ce n’est pas elle, Fatima Zahra Tagnaout, Najat Badri, Hanane Aït El Haj et Sanaâ Mssoudy sont aussi des menaces. Il y a toujours deux, trois ou quatre joueuses entre les lignes. L’AS FAR Club a un jeu de position sensationnel. C’est très difficile de les presser, elles sont partout en position de supériorité numérique. Elles jouent intelligemment le triangle, sûrement à cause du fait qu’elles sont au nombre d’une douzaine en équipe nationale du Maroc qui a participé récemment à la coupe du monde féminine en Australie et en Nouvelle-Zélande.
Les coéquipières de la gardienne de but Khadija Er-Rmichi adorent centrer au second poteau, un exercice sur lequel elles savent être dévastatrices. Les défenseures arrières latérales Zineb Redouani et Ghizlane Chhiri excellent dans des centres en retrait dans la surface qui posent des problèmes de choix aux défenseures.
À l’AS FAR, on recherche essentiellement Ghizlane Chebbak, mais la menace est plus diffuse, avec les milieuex qui se projettent.
Le club marocain a des failles dans la gestion de la profondeur. C’est le revers de la médaille pour une équipe qui joue haut et aime monopoliser le ballon. Le club a d’ailleurs souvent du mal face aux attaques rapides. Le jeu de transition très vertical de l’adversaire du jour peut donc faire des dégâts. Malheureusement, c’est rare.
Avec Siham Boukhami et Nouhaila Benzila, la défense des championnes en titre s’est considérablement améliorée et apparaît globalement moins lente, mais qui a aussi des temps moins rythmés, où elle invite l’adversaire à prendre confiance. Des offrandes à ne pas laisser passer.
Il faut noter que l’AS FAR de Rabat est sacrée championne pour l’exercice 2022-2023, ayant remporté 24 victoires, deux nuls et zéro défaite.
La buteuse historique est Ghizlane Chebbak, fille de l’ancien footballeur international marocain Larbi Chebbak.
Les Huracanes FC de Bata de la Guinée Équatoriale

La vedette des Huracanes de Bata, l’attaquante internationale de l’EN Équato guinéenne, Elena Obono Nkuadum Oyana
Fondé en 2022, les Huracanes FC remportent le championnat equato guinéen en 2023, devant les Malabo Kings.
À domicile, lors du tournoi de l’UNIFFAC, les Huracanes de Bata ont déjoué tous les pronostics en battant d’entrée, les championnes zonales en titre, les Congolaises du Tout-Puissant Mazembe (3-2) avant de clore leur campagne face à l’AS Epah Ngamba (5-1).
C’est une grande première des Hurricanes de Bata (Guinée Équatoriale) de se qualifier à une phase finale de la LDC Féminines de la CAF.
Les forces et faiblesses
C’est une équipe qui fait quasiment 47-50 % de possession à chaque match.
Ce n’est pas une vraie machine avec le ballon, c’est une équipe qui souffre beaucoup, parce que elle défend beaucoup et qu’elle court beaucoup aussi. Mais c’est aussi une équipe qui peux poser des problèmes en contre notamment, si elle arrive à sortir du pressing.
Dans le jeu des Huracanes, il y a cet étau qui se resserre à chaque fois, donc aucune solution pour l’adversaire par exemple, elles ont étrillé l’AS Epah Ngamba (5-1) suite à cette stratégie. C’est le pressing et le contre-pressing qu’elles mettent en place. Elles mettent tellement sous pression leur adversaire, que dans les 30 derniers mètres, elles sont là pour créer des occasions dans la foulée. Elles ont cette capacité hallucinante à aller très vite se procurer une occasion une fois qu’elles ont récupéré le ballon. Le plus intéressant, lorsqu’elle le récupère, leur premier réflexe est de trouver Elena Obono, la meilleure buteuse du club laquelle a été meilleure buteuse au tournoi de l’UNIFAC avec 5 buts à son compteur.
Les Huracanes livreront des matches très compliqués pour l’adversaire parce que elles ont une force offensive très importante.
Les faiblesses du club se situent au niveau des arrières latérales, car les ailières adverses se retrouvent facilement dans leur dos. Ce qui explique un manque de profondeur dans cette défense, mais qui se bat beaucoup, c’est dans l’esprit du club. Les Huracanes FC ont déjà gagné le tournoi de l’UNIFAC, donc elles auront l’occasion d’aller chercher une qualification historique en demi-finale si elles mettent en pratique des mediapuntas.
Comme cité plus haut, les Huracanes aiment souffrir. Et c’est un exercice dans lequel elles sont particulièrement bonnes. Mais parfois, ça peut aussi mal tourner. Cependant, chaque match de la LDC, c’est une finale, et elles ne lâcheront probablement pas prise avant…
Tour d’horizon des forces et faiblesses de l’AS Mandé de Bamako (Mali) et de l’AMPEM Lades Darkoa (Ghana) dans notre prochaine parution.
De Saïd Diarrassouba