Interview: Boubacar Thiam, président de l’AS Mandé de la Commune IV de Bamako
1 juin 2023
« Nous sommes très satisfaits des filles »
La belle carrière de dirigeant sportif de Boubacar Thiam débute le jour il est élu membre du CLS de Sebenicoro -Kalabambougou- Sibiribougou. Peu après, il brigue le poste de vice président du District 4 de football de Bamako. Ancien Secrétaire Général Adjoint puis Secrétaire Général de la Ligue de Football du District de Bamako, président de la
Commission de Football
Féminin de la Fémafoot, ensuite Secrétaire administratif de la Fémafoot enfin Secrétaire Général de la Fédération Malienne de Football, Boubacar Thiam est le Président Central du Comité Directeur de l’AS Mandé de la Commune IV de Bamako. Il est le premier président d’un club de football féminin a disputé la 1ère édition de la phase finale de la Ligue des Champions de football féminin de la CAF. Quatre fois champion du Mali dont un triplé a l’apothéose de la saison 2022-2023, l’AS Mandé plane sur le football féminin malien. Nous avons tendu notre micro au Président Boubacar Thiam. Lisez-le !
Tatou-Sports: quels sont les sentiments qui vous animent après le sacre de l’AS Mandé?*
Boubacar Thiam : Ce sont les sentiments de satisfaction, de joie et de reconnaissance vis-à-vis des joueuses lesquelles se sont battues, qui nous animent. Nous sommes très satisfaits de ce sacre. C’est le fruit d’un travail à long terme. Les filles se sont données la main, finalement, nous avons décroché le titre national. C’est aussi l’écart de 10 points d’avance sur le deuxième qui nous donne une énorme satisfaction cette saison car cela ne s’était pas encore réalisé dans le championnat national du football féminin depuis sa création. La compétition était toujours très serrée par le passé. L’année dernière, c’est pratiquement au goal average que nous avons brigué le titre de champion. Cette situation est une sorte d’inquiétude selon moi. Est-ce que cela n’explique pas le niveau dégringolant de notre football féminin? À mon avis, il n’est pas normal qu’il y ait 10 points d’écart entre le premier et le deuxième. J’ai le sentiment que nous sommes en train de régresser. Je lance un appel à tous les dirigeants du football féminin afin que les débats soient beaucoup plus relevés, que l’on hisse le niveau du championnat. À l’AS Mandé, nous avons le sentiment que le club a aussi régressé. Cela se voit sur le plan continental. Il faut que nous, dirigeants du football féminin, serons les coudes afin de relever le niveau de notre football. Si le championnat n’a pas un niveau élevé, sur le continent, il nous sera très difficile d’exceller. Rappelons nous de l’équipe nationale des temps de Bittar, de Diaty N’diaye et autres.
T-S: sacré champion, il y a bientôt le tournoi des qualifications à la Ligue des champions de la CAF. Que préconisez-vous?*
B.T: Naturellement, nous préconisons de bonnes choses pour les championnes. Le bureau se réunira dans pas longtemps pour prendre un certain nombre de décisions. Les perspectives, c’est de bien se préparer pour une bonne participation au tournoi zonal qualificatif à la Ligue des champions où il faudra faire le maximum pour se qualifier pour Abidjan. L’année dernière cela n’a pas marché car nous avons été éliminés au tournoi zonal. Nous avons tiré les leçons pour cela nous devrions faire une très bonne préparation. L’objectif, c’est de se qualifier en Ligue des Champions. Cependant, il faut qu’on comprenne que l’AS Mandé en compétition sur le continent représente le Mali et non le District IV seulement. Une fois sur le plan continental, on doit être uni et solidaire afin d’honorer le Mali. Aujourd’hui, c’est l’AS Mandé. Demain, ça pourrait être les Supers Lionnes, les Amazones, l’USFAS ou encore l’AS Real de Bamako et l’AS Momo de Sikasso. Quel que soit le club qui représente le Mali sur le continent, il faut qu’on le soutienne. C’est cela mon point de vue.
T-S: quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans la gestion de l’AS Mandé?*
*B.T:* je pense que la rédaction du journal TATOU-SPORTS côtoie très bien le football féminin car dans vos colonnes, nous prenons du plaisir à lire les articles tant sur le football féminin local que sur les performances des joueuses professionnelles maliennes à l’extérieur. J’en profite pour vous adresser mes félicitations et encouragements.
Les difficultés sont connues au niveau du football féminin au Mali. Assurément, les clubs se débattent dans d’énormes difficultés financières chaque jour. C’est la pure vérité. Nous sommes obligés de payer le transport des joueuses tous les jours. C’est vraiment difficile. Ce sont des charges financières extrêmement élevées. En réalité, il faut qu’on porte des réflexions sur le financement des clubs de football féminin. De nos jours, nous nous satisfaisons de l’acceptation des géniteurs des joueuses qui les accompagnent et les soutiennent. Par le passé, c’était très compliqué. Actuellement, ils ont le souci des examens de leurs filles. De notre côté, nous prenons en compte l’objectif de fin d’année scolaire des joueuses en classes à examen en leur donnant la permission.
À part l’AS Real, l’AS Police et l’USFAS de Bamako, tous les autres clubs traversent des difficultés financières parce que c’est une ou deux personnes en charge les dépenses des clubs de football féminin. Nous avons aussi des difficultés dans le domaines des infrastructures, car nous ne disposons pas d’un terrain d’entrainement spécifique à l’AS Mandé. C’est vraiment difficile. Nous espérons une augmentation de la subvention de la Fémafoot.
T-S: mots de la fin?
B.T: nous remercions tous ceux qui nous soutiennent tant sur le plan financier que matériel. Nous félicitons les joueuses pour nous avoir donné le titre de champion 2022-2023.
