Football: le capitaine d’une équipe de football, un médiateur. Il ne doit pas liguer.

Dans toutes les équipes de football du monde, il y a un capitaine. Un homme parmi les onze titulaires qui porte le fameux brassard.

Selon les Laws of the Game (Lois du Jeu) établies par l’International Football Association Board à sa création, le seul rôle du capitaine est de participer au fameux pile ou face avec l’arbitre avant le coup d’envoi des matches et avant une séance de tirs au but. Son seul « pouvoir » est donc de choisir la partie du terrain où son équipe débutera la rencontre, ou bien de décider du côté où auront lieu les penalties. Rien d’autre. Mais il serait évidemment réducteur d’estimer que le capitaine ne sert qu’à ça. La vérité est qu’il incarne un tout car il y a toujours besoin d’un capitaine dans une équipe, dans le sport ou non. Il a toujours fallu quelqu’un capable de représenter un groupe d’hommes et dans le football plus particulièrement. Un sport qui nécessite de l’ordre et de la cohésion d’équipe.

Finalement, le capitaine est celui qui a les responsabilités. Et elles sont nombreuses. Sur le terrain d’abord où il doit être l’homme sur qui l’équipe doit se reposer, l’homme qui donne l’exemple aussi bien sûr le terrain qu’en-dehors. On sait que de base, il doit gérer le vestiaire, être le porte-parole de l’entraîneur ou même des dirigeants.

Le capitaine doit avoir cette aura d’emblème de l’équipe. C’est celui qui incarne le plus les valeurs de l’équipe ou même du pays.

Il doit être un modèle.

Pour être capitaine, il faut apporter sportivement à l’équipe. C’est la priorité. Fini le leader du vestiaire, l’entraîneur cherche désormais le leader technique, celui qui par ses performances et son attitude sur le terrain est capable de tirer l’équipe vers le haut et d’amener des résultats. C’est celui qui va fédérer dans l’instant T. Aujourd’hui, un capitaine va être plus reconnu parce qu’il peut faire gagner son équipe bien loin des revendications intempestives, des grèves, des sorties irrévérencieuses sur les RS.

Le Capitaine est un médiateur et un excellent communicateur qui est un autre aspect important du rôle du leader. Le capitaine joue également un rôle de médiateur lors de conflits au sein de l’équipe. Les désaccords sont inévitables dans toute équipe, et le capitaine doit être capable de gérer ces situations, de résoudre les conflits et de maintenir une bonne ambiance au sein de l’équipe. Il est celui qui parvient à instaurer la confiance et le respect avec chacun des membres de son équipe et, avec les dirigeants selon le modèle de leadership qui convient le mieux à sa personnalité et à sa sensibilité. Une sélection nationale n’est pas un syndicat. Un capitaine n’a pas le droit de liguer.

Quand on est capitaine d’une équipe, il faut faire l’économie de caprices et se mettre au service soit du club soit de la sélection nationale et donc du pays parce que le code d’éthique peut sanctionner (ndlr: voir le chapitre Loyauté).

Tu ne peux pas designer un capitaine qui n’est pas irréprochable en dehors des terrains. Le terrain ça ne suffit pas.

Dans les années 90 ou même 2000, les capitaines étaient considérés comme des légendes de l’équipe, des joueurs fanions. Maintenant, le capitaine n’est plus du tout au centre de l’équipe, loin de là. De nos jours, il n’est d’ailleurs pas rare de voir le brassard de capitaine changer plusieurs fois de bras. Tous peuvent prétendre au brassard de capitaine.

La gestion d’un groupe est devenu beaucoup trop complexe pour tourner autour d’un seul homme. C’est aussi parce que les joueurs prennent plus de place dans le vestiaire. Il faut donc plusieurs leaders pour encadrer le groupe. D’ailleurs, très souvent, les leaders et les vraies voix du vestiaire ne sont pas spécialement les joueurs les plus importants sportivement.

Aujourd’hui, les joueurs ne règlent pas les choses en être eux, ils se parlent moins. Il faut plusieurs personnes pour s’en occuper.

Actuellement dans le football, les dirigeants ou même les entraîneurs cherchent à avoir plusieurs leaders dans chaque domaine, des joueurs qui remplissent des missions, des tâches bien précises : celui qui doit rassembler quand on est dans le dur, celui qui doit encadrer quand on marque des buts, celui qui accompagne l’équipe dans les premières minutes du match. En gros tout ce qui peut faire gagner ou au moins ne pas perdre.

Tout dépend évidemment du type de management mis en place, mais cela illustre bien ce qu’est devenu le capitaine d’une équipe de foot. Parfois, le capitaine est même nommé par défaut pour lui déléguer des tâches, mais pas les responsabilités.

Le brassard est un symbole des valeurs d’une équipe.

Finalement, dans le football actuel, la frontière entre leader et capitaine est tellement flou que son rôle est forcément moins important. On tend petit à petit vers un football sans capitaine, mais avec des leaders.

 De Sékou Saïd Diarrassouba