Élimination du Mali à la CAN 2023: Éric Chelle blâme 7 joueurs 

Élimination du Mali à la CAN 2023: Éric Chelle blâme 7 joueurs 

24 mars 2024 Non Par admin

 

 Samedi 3 février 2023, au stade de la Paix de Bouaké, le Mali a lamentablement perdu face à la Côte d’Ivoire (2-1) en quart de finale.

 

Dans les médias, le sélectionneur national Éric Chelle a reconnu et a assumé sa responsabilité dans l’échec du Mali et, il a même montré le sentiment de sentir la souffrance des joueurs suite à l’élimination.

 

« Bien sûr, je fais parfois des erreurs et c’est ainsi parce que je suis un être humain, si j’ai offensé quelqu’un, qu’il me pardonne. Nous avons tout fait pour gagner ce match mais ce n’est pas arrivé, c’est un échec mais nous allons garder la tête haute, le premier responsable c’est moi « , a-t-il dit sur cafonline.

 

Quelques semaines seulement après, suite à sa participation au symposium tenu à Bamako, il [ Chelle ], lors de la lecture de la liste pour les deux matches amicaux contre la Mauritanie et le Nigeria, a blâmé sept (7) joueurs à savoir Adama Traoré Nos du club anglais de D2 Hull City, Sékou Koïta (RB Salzbourg/Autriche), Amadou Danté (Strum Graz/Autriche), Moussa Doumbia « Chico » (Al-Adalah/Arabie saoudite ), Boubacar Traoré El Feno (Wolverhampton/Angleterre), Ismaël Diawara (AIK FC Solna/Suède) et Yves Bissouma dit Doussou Souman Yves du club anglais Totthenam.

 

Chelle déclare que les 7 joueurs ci-dessus l’ont déçu

 

Un confrère panafricain pose la question suivante à Tatou-Sports: La décision de Chelle d’écarter un tel nombre de joueurs est-elle implicitement liée au match de quart de finale perdu à Bouaké ou à l’ensemble de la prestation de ces joueurs lors de la CAN ?

Et notre canard de répondre: premièrement, si cette décision de Chelle est liée au seul match de quart de finale contre la Côte d’Ivoire, c’est qu’il est vraiment inexpérimenté dans le métier d’entraîneur et surtout de sélectionneur national en chef. Donc manque de pédagogie.

Deuxièmement, si sa décision est liée à l’ensemble de la prestation de ces joueurs cités, c’est que Chelle est dans le style de la prolepse comme quoi il [Chelle] veut dire par exemple « tu as vu ce type comme il est grand ». Donc la fuite de responsabilité. Là, Chelle se dédouane grâce à plusieurs catégories d’accusés.

 

C’est lourd, une défaite. C’est décevant, c’est frustrant, c’est vexant. Le sélectionneur national Chelle a toujours sa part de responsabilité dans les résultats négatifs.

En écartant les sept joueurs, il [Chelle] veut tout simplement dire que la faute leur incombe. Ce qui est loin d’être vrai étant donné que ces joueurs ont toujours mouillé le maillot. Ils ont tout donné malgré leur mauvaise utilisation et, sérieusement, c’est lui Chelle qui les désigne, qui les aligne, qui les fait jouer. Alors sur quelle base, il les a toujours fait évoluer en équipe nationale ?

La colère accusatrice de Chelle n’a aucun sens parce qu’il ne prend que la défense de l’orgueil blessé.

Des caprices, aveugles quant à ses propres responsabilités et aux marges de manœuvre qui restaient disponibles que lui-même a favorisé en faisant des remplacements déstabilisant le Mali lequel a permis les nombreux retournements de situation dans les ultimes minutes du quart de finale contre la Côte d’Ivoire (qui se qualifie à neuf au stade de la Paix de Bouaké, par exemple).

 

Dans le football de haut niveau trônent les bons vieux “détails” sur lesquels se jouent apparemment certains matches, les grands notamment. Ces détails désignent aléatoirement la fameuse concentration qu’il a été difficile de garder, l’inexpérience, le hasard, l’habitude de l’adversaire de jouer à ce niveau, etc. Les légendaires derniers gestes ou dernières passes, la finition, relèvent elles aussi de l’expertise du sélectionneur national. Seulement voilà: le très haut niveau a ses exigences, et il semblerait que celles-ci contiennent une bonne part de choses aléatoires comme par exemple, au moment le technicien reconnaît sa part de responsabilité (quel autre fautif que l’entraîneur lorsqu’une équipe est désorganisée?).

 

Il n’est pas non plus interdit de remarquer que, parfois, certains sélectionneurs veulent exclusivement « protéger leur équipe » ou encore leurs joueurs en s’accusant. Il est en effet très confortable de prendre sur soi lorsqu’on a le sentiment d’agir héroïquement en bienfaiteur pour ses joueurs.

 

Mauvaise communication de Chelle

 

En attaquant virilement sept joueurs comme le fait Chelle, c’est de la fausse mauvaise conscience, c’est une remise en cause de surface, c’est de la mauvaise foi grimée en lucidité et c’est de la mauvaise communication.

Chelle est l’unique responsable de la défaite du Mali en quart de finale de la CAN 2023 face à la Côte d’Ivoire.

Tout au long du tournoi, le Mali a joué le même football. Contre la Côte d’Ivoire Chelle a procédé de la même façon que lors du premier match ainsi de suite. Une équipe qui garde le ballon, qui fait de belles passes et qui veut jouer à terre coûte que coûte. Je pense que Chelle a confondu la technicité et la technique individuelle de cette équipe à être dominant en allant chercher le résultat. C’est un déficit managerial qui a planté le Mali. L’équipe de Chelle a des insuffisances surtout dans le jeu aérien ou en profondeur, la lourdeur de leur defense centrale.

 

Yves Bissouma, contre la Côte d’Ivoire, a fait son apparition sur le terrain à la 90+7′ en plus et depuis quelques matches, il n’a pas évolué dans sa position préférentielle dans le « diamant » de Chelle, jouant si bas. Pareillement pour Adama Traoré Nos qui se sent productif dans un autre registre que d’évoluer en piston attaquant. Il rate un penalty (17′), mais cette loterie n’a pas commencé par lui. Les qualités de Sékou Koïta ont été tout aussi mal exploitées par Chelle.

Et la bourde de Chelle de remplacer dans les toutes dernières minutes Lassine Sinayoko qui empêchait la défense ivoirienne de s’organiser? Voilà d’où est venue l’élimination des Aigles du Mali.

Jeter sept joueurs à la vindicte populaire comme Chelle l’a fait, n’est aucunement pédagogique. C’est un déficit managerial.

 

Nous reviendrons sur le sujet

 

De Sékou Saïd Diarrassouba