FÉDÉRATION FRANÇAISE DE FOOTBALL: DIALLO RÉDUIT LA PRESSION

FÉDÉRATION FRANÇAISE DE FOOTBALL: DIALLO RÉDUIT LA PRESSION

4 mars 2023 Non Par admin

Le successeur provisoire de Noël Le Graët à la tête de la FFF est en poste jusqu’en juin, et peut-être même jusqu’à fin 2024. Il pourrait être remis en cause par une assemblée extraordinaire.

Mais ce n’est pas la tendance.

 

Longtemps dans l’ombre, Philippe Diallo s’habitue finalement bien à la lumière. Avant-hier, il a fait le job face aux caméras et aux micros tendus à la sortie du comité exécutif au cours duquel Noël Le Graët a annoncé sa démission de la présidence de la Fédération. Président intérimaire depuis le 11 janvier, Diallo tient les rênes jusqu’à l’assemblée fédérale du 10 juin, sauf si une AG extraordinaire de la FFF est convoquée pour tout balayer, lui et aussi l’ensemble du comex.

Pour que cette AG ait lieu, il faudrait que 25 % des voix soient réunies, puis qu’une majorité se prononce pour une révocation.

Dans l’état actuel des forces en présence, cette issue ne paraît pas la plus probable, car Diallo a le soutien du secteur professionnel (37 % des voix) et d’une bonne partie du monde amateur (63 %).

Dans nos colonnes, Vincent Nolorgues, le président de la Ligue de football amateur, avait apporté son soutien à Diallo.

« Le monde amateur attend une démission du président de la Fédération (désormais effective), disait-il.

Et qu’après, les statuts s’appliquent, avec une présidence par intérim (de Philippe Diallo, le vice-président délégué de la FFF) jusqu’à juin.

Une majorité du monde amateur est dans cette démarche-là, même si certains voudraient plus

avec une démission du comex.

Mais ce ne serait pas logique à partir du moment où ce sont des errements individuels qui ont amené

cette situation. »

PHILIPPE DIALLO, PRÉSIDENT INTÉRIMAIRE DE LA FFF

Démissionnaire du comex, Jamel Sandjak, président de la Ligue Paris-Île-de-France, aimerait sans doute qu’une telle AG puisse avoir lieu, mais il ne paraît pas en position de force.

« Je ne crois pas forcément à une telle assemblée générale, indique Diallo. J’estime que le comex a bien tenu son rôle. Il a mis dans un premier temps en retrait Noël Le Graët, ce qui était une décision forte, en indiquant quelle était la voie à suivre en attendant les résultats définitifs de l’audit.

Et le 28, il a démissionné.

Le comex n’a pas démérité. Tout le monde s’accorde à dire que le bilan sportif et économique est excellent.

Le rapport pointe des comportements individuels inappropriés. Je ne vois pas ce qui pourrait motiver une AG extraordinaire. »

 

IL VISE UNE PLACE AU COMITÉ EXÉCUTIF DE L’UEFA

Diallo peut donc raisonnablement

espérer aller jusqu’au 10 juin. Ce jour-là, le comex pourrait éventuellement présenter un autre de ses membres à la présidence pour aller jusqu’à la fin du mandat de Le Graët, en décembre 2024.

Mais les candidats potentiels ne sont pas légion. Jean-Michel Aulas, le boss de l’OL, toujours engagé dans son club, répète qu’il n’est pas intéressé et vise la présidence de la future ligue professionnelle féminine, tandis que Marc Keller n’a pas encore vendu le RC Strasbourg et dispose donc d’à peine trois mois pour tout boucler et doubler Diallo sur le fil.

Pas très réaliste.

Le dirigeant strasbourgeois peut attendre fin 2024 pour monter une liste, lui qui coche pas mal de cases pour viser la présidence de la FFF.

 

Diallo a donc une marge de

manœuvre un peu élargie pour avancer.

En concertation avec le comex, il va engager un (ou une) directeur (trice) général (e) pour remplacer Florence Hardouin, mise à pied depuis le 11 janvier.

Et tenter de se faire élire au comité exécutif de l’UEFA. Le scrutin a lieu le 5 avril, lors du congrès de l’instance européenne à Lisbonne.

Il y a onze candidats pour sept places. S’il est élu, ce qui paraît envisageable, sa position en France en sortira grandement renforcée.

Mais s’il est battu, il s’agira d’un sérieux handicap pour convaincre au niveau national qu’il est l’homme de la situation.

 

Source: _L’ÉQUIPE_